Comment choisir le bon fauteuil de bureau ?

8 heures, c’est le temps que nous passons assis chaque jour au travail. Et pourtant, la position assise n’est pas naturelle pour l’être humain. Cette sédentarité prolongée et forcée a un impact sur notre métabolisme : fatigue générale, trouble de la concentration, lombalgies, maladies cardiovasculaires… Il est donc indispensable de choisir un équipement de poste de travail qui vous permettra de combiner confort et mouvement.

Le premier élément d’ergonomie du poste de travail est votre siège. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est la structure sur laquelle votre corps passe la majorité de la journée. C’est votre 2ème squelette, il est donc essentiel de bien le choisir.

Pour vous aider à sélectionner facilement le fauteuil adapté à votre usage voici un guide reprenant les éléments clés pour choisir le bon matériel.

 Siège ou fauteuil, telle est la question ! 

Avant d’aller plus loin, parlons sémantique. Certains vous parleront de sièges et d’autres de fauteuils de travail. Mais existe-il une différence fondamentale entre ces 2 termes ? Eh bien oui ! Sachez que le fauteuil possède des accoudoirs alors que le siège n’en a pas. Ceci étant dit, pour simplifier la compréhension de tout à chacun, je vous propose d’appeler un chat un chat : nous parlerons ici de fauteuils dans les deux cas.

 Les différents types de mécanismes et leurs utilisations 

Le critère principal dans le choix d’un fauteuil reste son mécanisme. Synchrone, contact permanent ou encore basculant, plusieurs choix s’offrent à vous. Chacun de ces mécanismes possède ses fonctionnalités et options de réglages. Le choix dépendra de votre durée d’utilisation. Plus vous passez de temps sur votre fauteuil, plus celui-ci devra faciliter votre mouvement et proposer de réglages.

• Utilisation ponctuelle de moins de 4 heures : Vous êtes peu assis lors de votre journée, il n’y a donc pas de besoin fondamental à investir dans un fauteuil de bureau « high-tech ». Ça peut être le cas par exemple des personnes travaillant sur des chantiers. Dans ce cas présent, le système basculant sera amplement suffisant. Le principe ? L’assise et le dossier sont liés et s’inclinent d’un seul bloc lorsqu’on se penche en arrière. Le dos reste en contact avec le dossier et est donc bien maintenu. Cependant, l’inconvénient du basculant est que le dos et le bassin restent toujours dans la même position, la colonne vertébrale n’a donc pas de liberté de mouvement. C’est pour cela qu’il n’est pas recommandé pour de longues durées.
• Utilisation ponctuelle de moins de 5 heures : Si vous souhaitez monter en gamme, vous pouvez opter pour le système basculant décentré. Son axe de rotation en avant permet un mouvement plus souple et naturel. Contrairement au système centré, le basculement décentré vous permet de garder vos pieds en appui constant au sol, vous offrant une meilleure circulation sanguine (mouvement au niveau du genou et non des cuisses).
  
   Voir la gamme des sièges basculants 

• Utilisation quotidienne inférieure à 7 heures : Ici, nous vous conseillons d’opter pour un mécanisme contact permanent. Avec ce mécanisme, le dossier s’incline et l’assise reste fixe. Votre dos est donc en mouvement mais seule la moitié supérieure reste en contact avec le siège, pouvant provoquer à terme des tensions au niveau des lombaires. 3 types de réglages sont généralement possibles avec ce mécanisme : hauteur d’assise, hauteur de dossier et basculement du dossier.
  
   Voir la gamme des sièges contact permanent

• Utilisation intensive de plus de 7 heures :Pour un travail de bureau prolongé, il est impératif d’orienter votre choix vers un fauteuil disposant d’un mécanisme synchrone.
  
  Le principe ? Le dossier et l’assise s’inclinent de manière synchronisée dans un rapport de 1 à 3 (quand le dossier bascule de 3, l’assise bascule de 1). Ce mécanisme procure une liberté de mouvement optimale, pour une bonne oxygénation des muscles. L’avantage est que l’ensemble de votre dos reste en contact avec le dossier. Plusieurs réglages sont possibles selon les modèles : hauteur d’assise, hauteur de dossier ou du soutien lombaire, réglage de la tension du dossier en fonction de votre poids et réglable de la profondeur et de l’inclinaison d’assise.
  
   Voir la gamme des sièges à mécanisme synchrone 
  
  
  Pour une utilisation encore plus intuitive, vous pouvez opter pour un mécanisme synchrone pro : les manettes de réglages sont plus facilement accessibles, ce qui évite de se plier en 4 pour régler le siège.
  
   Voir la gamme des sièges à mécanisme synchrone pro

 Accoudoirs ou accotoirs : autre bonne question ! 

Avant de continuer, parlons de nouveau sémantique. Certains utilisent le terme accoudoirs et d’autres le terme accotoirs. Mais savez-vous quel est le bon terme ? Vous ne vous en seriez peut-être pas douté mais il faut en fait utiliser le terme accotoirs.

L’accotoir désigne la partie d’un siège qui permet de reposer ses avant-bras alors que l’accoudoir est la partie horizontale sur le dossier d’un siège sur lequel on s’accoude. Le meilleur exemple d’accoudoir est le prie-Dieu. Quoiqu’il en soit, le terme accoudoir est tellement rentré dans le langage courant que nous utiliserons ici ce terme également pour faciliter la compréhension de tous.

 Avec ou sans accoudoirs ? 

Ils permettent de maintenir les coudes pour éviter les tensions dans le cou et dans les épaules.
Il existe 5 types d’accoudoirs sur le marché :

• Accoudoirs fixes : aucun réglage n’est possible. Ce type d’accoudoirs n’est pas recommandé car il ne peut pas s’adapter à la morphologie de l’utilisateur. Ainsi, pour certains des accoudoirs fixes seront trop bas quand pour d’autres ils seront positionnés trop haut.
• Accoudoirs 1D : la hauteur des accoudoirs est réglable.
• Accoudoirs 2D : la hauteur et la profondeur sont réglables, ce qui permet de les avancer er reculer l’accoudoir selon votre morphologie.
• Accoudoirs 3D : ici la hauteur, la profondeur et la largeur sont réglables. L’intérêt de pouvoir régler la largeur est d’adapter les accoudoirs à sa corpulence pour plus de confort d’utilisation.
• Accoudoirs 4D : Comme sur les accoudoirs 3D, la hauteur, la profondeur et la largeur sont réglables. L’orientation est ici en plus adaptable, permettant de tourner les accoudoirs plus ou moins vers l’intérieur de votre siège.

 L'appui-tête : indispensable ou non ? 

Les appui-tête permettent de reposer les cervicales afin d’éviter les tensions musculaires et les douleurs qui peuvent se propager jusque dans les bras. Idéalement, ils doivent être réglables en hauteur et en inclinaison pour s’adapter au plus proche des besoins de l’utilisateur.

Certains sièges ont des dossiers suffisamment haut qui se substituent à la présence des appui-tête.

Enfin, il est important de noter que l’appui-tête ne doit pas être utilisé en continu. La tête doit rester libre sur la colonne vertébrale. L’appui-tête est cependant utile pour reposer ses cervicales quand le besoin s’en fait sentir.

 Le choix du revêtement 

Si la couleur et la sensation au toucher sont des critères subjectifs, chaque type de revêtement dispose de propriétés particulières :

• Cuir : matériau noble, souple, résistant et agréable au toucher. Le cuir ne laisse pas la poussière passer permettant au fauteuil de garder son aspect esthétique dans le temps. S’adaptant à votre morphologie dans la durée, ce matériau correspond parfaitement à une utilisation intensive.
• PVC et simili-cuir : imitant l’aspect cuir, les revêtements synthétiques sont d’une grande résistance et faciles d’entretien. Il s’agit par contre d’une matière qui respire peu.
• Résille : l’élasticité de ce matériau convient parfaitement aux utilisations intensives puisqu’il épouse parfaitement la forme du dos. Respirant et disposant d’une bonne ventilation il est également idéal pour contrer les problèmes de transpiration.
• Tissu : très bonne isolation thermique, il a la particularité de garder la chaleur l’hiver et la fraicheur l’été. Extensible et souple, ce matériau est idéal pour une utilisation au quotidien. Le tissu reste aujourd’hui très plébiscité surtout pour l’assise. En effet, combiné à une bonne densité de mousse (> 30 kg / m²), l’assise permettra de bien soutenir les lombaires et aura une meilleure longévité. Quant à la résille, elle devient de plus en plus présente sur les dossiers pour des raisons de souplesse et de ventilation.

Attention cependant, la résille est déconseillée pour les personnes à forte corpulence, car elle pourrait se détendre plus rapidement.

 Normes et certifications 

Lors de votre quête du siège idéal, vous croisez sans doute de nombreuses normes et certifications, sans pour autant savoir précisément de quoi il s’agit. Je vous apporte ici un éclairage sur les normes les plus fréquentes des sièges :

• La norme non feu : La norme non feu s’applique aux revêtements des sièges et garantie la non-inflammabilité de ceux-ci. Elle se divise en 2 points :
  • EN 1021-1 : résistance à la source feu cigarette
  • EN 1021-2 : résistance à la source feu allumette
  C’est une norme qui est souvent incontournable pour les utilisations en ERP (Etablissements recevant du public).
• La norme NF EN 1335 : Il s’agit d’une norme européenne spécifiant les exigences relatives aux fauteuils de bureau en terme de dimensions, sécurité et de durabilité.
  Les exigences sont basées sur un usage de 8h/jour d'un siège équipé de roulettes auto-freinées par une personne pesant jusqu'à 110 Kg.
  
  Elle se décompose précisément en 3 parties :
  
  • NF EN 1335-1 : Le respect des caractéristiques dimensionnelles liées aux dimensions anthropométriques des personnes et au décret 81/’08.
  • NF EN 1335-2 : Le respect des exigences mécaniques de sécurité.
  • NF EN 1335-3 : Les méthodes d’essai mécanique pour la détermination de la stabilité, de la résistance et de la durabilité des fauteuils de travail.
• La norme GS : N'importe quel produit portant la marque GS indique qu'il a été évalué et remplit les conditions minimales du «German Equipment and Product Safety Act». GS, (Geprüfte Sicherheit en allemand signifie la Sécurité Évaluée en français), est une marque autorisée par le gouvernement allemand qui ne peut être attribuée qu’une fois les tests de sécurité en vigueur réalisés par un organisme de certification accrédité.